Face à l’importance de prévenir et de contrer l’intimidation et la cyberintimidation, l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) a répondu à l’appel de mémoires, lancé par le ministère de la Famille en vue de l’élaboration du prochain plan d’action concerté. Nous sommes heureux de partager notre perspective sur ces enjeux majeurs, qui sont intimement liés à nos efforts de prévention du suicide et de promotion de la santé mentale.
L’intimidation, qu’elle soit menée ou subie en personne ou en ligne, peut représenter une source importante de détresse psychologique. En tant qu’acteurs de la prévention du suicide, nous savons que cette détresse, associée à d’autres facteurs, peut mener à des idées suicidaires, notamment chez les jeunes. Il est donc impératif que le prochain plan d’action prenne en compte ces liens critiques et intègre des mesures robustes pour protéger les populations les plus vulnérables.
Nos recommandations pour un plan d’action renforcé
Dans notre mémoire, nous avons proposé des pistes concrètes pour renforcer la prévention et l’intervention en matière d’intimidation et de cyberintimidation :
- Donner la voix aux victimes
Il est essentiel de consulter les personnes ayant vécu de l’intimidation afin d’évaluer l’efficacité des mesures déployées. Leurs expériences doivent être au cœur des réflexions pour garantir des actions réellement adaptées à leurs besoins. - Prévenir et intervenir auprès des auteur(e)s d’actes d’intimidation
Les efforts doivent également être dirigés vers les personnes qui posent des gestes d’intimidation, puisque ces comportements violents sont aussi révélateurs de détresse. - Promouvoir la trousse média de l’INSPQ
La trousse média de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) est un outil clé pour sensibiliser les milieux concernés et favoriser une couverture médiatique responsable de ces enjeux. - Sensibiliser les jeunes au phénomène du suicide
En collaboration avec des acteurs en prévention du suicide, nous recommandons de développer des activités de sensibilisation dans les milieux jeunesse pour traiter du suicide, en abordant les questions d’intimidation et de cyberintimidation. - Rendre les ressources d’aide plus visibles en ligne
L’accès à des ressources d’aide en ligne en santé mentale et en prévention du suicide, comme suicide.ca, doit être optimisé. Les personnes en détresse doivent pouvoir facilement trouver des outils de soutien adaptés à leurs besoins. - Renforcer les stratégies de repérage et d’intervention en ligne
Les intervenant·es doivent être outillées pour repérer et soutenir les personnes en détresse sur les plateformes numériques. - Maintenir et renforcer la formation les intervenant(e)s sur l’intimidation, la cyberintimidation et la cyberintervention.
La formation des professionnels doit inclure des volets spécifiques sur les formes modernes d’intimidation et sur les interventions efficaces, notamment dans les milieux numériques. - Favoriser l’accès à la formation en prévention du suicide
Nous avons souligné l’importance d’améliorer l’accès à la formation pour les professionnel·le·s et les citoyen·ne·s susceptibles de côtoyer des personnes vulnérables, notamment dans les milieux de travail. - Créer des ponts entre les milieux concernés
Le travail en silo devrait être dépassé pour favoriser un maillage accru entre les environnements scolaires, sportifs, judiciaires et communautaires. Cette collaboration permettra une réponse concertée et efficace face à l’intimidation.
Agir ensemble pour protéger nos communautés
L’intimidation et la cyberintimidation ne sont pas des phénomènes isolés. Ils touchent des milliers de Québécois(es) chaque année et s’inscrivent dans des problématiques plus larges de santé mentale et de prévention du suicide. En contribuant au prochain plan d’action, l’AQPS réaffirme son engagement à bâtir des communautés où la bienveillance, le respect et le soutien sont au cœur des relations humaines.
Nous remercions le ministère de la Famille pour cette opportunité de faire entendre notre voix et celle des personnes touchées par ces enjeux. Ensemble, continuons de bâtir un Québec sans suicide en adressant sérieusement les problématiques d’intimidation et de cyberintimidation.
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